Définition du supernaturalisme

Quand le monde sensible n’est plus que froide lucidité logique et existentielle, la science de l’art doit revenir en force afin de rétablir la joie du travail, celui de la moisson des épis de blé du bonheur. Voilà ma volonté artistique.

Ce n’est pas une utopie ni une fumisterie intellectuelle que de croire que l’art enchante. Il fait du bien. Il permet de rêver. Dans le rêve, d’ailleurs, je puise ma démarche artistique, celle qui consiste à croire que créer un monde plus beau et plus juste doit passer par l’art de la nature, mais aussi celui de l’homme. L’art y pourvoira.

Mais qu’est-ce que l’art ? Est-ce un délire surréaliste ? Il l’est pour celui qui comme Ulysse oublie. « Chère imagination, ce que j’aime surtout en toi, c’est que tu ne pardonnes pas. » (A. Breton, Manifeste du surréalisme) Pour le profane, celui qui oublie, celui qui se laisse violenter par la rudesse d’un banal métro, téléphonie, boulot, téléphone, dodo, téléphone, l’imagination ne pardonne pas. Elle s’assèche ! Mais pour ceux qui accepte fin que l’art puisse être appliqué à la révolution intellectuelle nécessaire pour assumer les défis auxquels le vivant est confronté, marchons déjà dans ce jardin de tous les possibles.

Car enfin, il faut bien reconnaître, nos ressources sont finies. La vie s’est déployée sur une belle oasis, notre mère, la terre, quelque part perdue dans l’infinitude de l’univers es expansion. Si nous nous sommes arrogé le droit de transformer la matière, au moins faisons-le pour le bien et le beau de l’humanité en particulier et pour le vivant en général. Voilà l’une des premières étapes alchimiques, c’est mon modus operandi.

Une démarche qui s'inscrit dans le temps

Artiste réunionnais d’origine canadienne, j’ai appris les arts plastiques depuis ma tendre enfance dans l’atelier de mon père qui les enseignait. Mes premières influences ont été Frédéric Bach et notamment L’homme qui plantait des arbres. À ce titre, j’ai lancé en 2019, comme une bouteille à la mer, une idée qui avait germé dès 2001. Je voulais planter une forêt qui, vue du ciel et au changement des couleurs des feuilles d’automne, formerait un dessin.

Cette idée, je l’ai partagée à travers un manifeste vidéo :

La peinture m’a accompagné depuis lors. Couchant mes premiers coups de pinceau à l’acrylique, j’ai rapidement trouvé dans l’huile mon médium de prédilection. Voulant toucher au fond des choses, j’ai progressé dans cette voie les vingt dernières années en peaufinant ma technique et en sélectionnant de plus en plus rigoureusement mes matières premières.

Reconnaissant la finitude des ressources qui nous sont allouées, ma démarche artistique s’ingénie à transformer la matière. Soit ! Il convient toutefois de la transformer pour le plus longtemps possible ! Pour y arriver, je me suis plongé dans les réflexions des anciens, analysant leur technique, mais aussi les matériaux qu’ils ont utilisés. J’en ai créé une synthèse qui me permet de proposer des œuvres que j’offre aux affres du temps avec plus de sérénité.

J’ai aussi cherché dans les textes des anciens à comprendre la lumière : source de la perception de l’œuvre sensible, mais aussi la cause de sa dégradation. Ouvrir les yeux, c’est s’abreuver de la lumière. Depuis que je sais voir, la lumière devenue un sujet d’étude dont j’ai rapidement eu l’intuition qu’elle gouvernait, du moins en parti, l’Univers. Très vite aussi, je n’ai plus su travailler pour une cause qui fait avancer sa compréhension pour le bien général.