Du vol en rêve

Quelques rêves forts jalonnent notre vie en s’étant imprégnés dans notre conscience. Tout dépend de la sensibilité de chacun à se « souvenir de ses rêves » (je préfère parler d’action pragmatique de réminiscence) ils peuvent être au nombre de quelque un. Celui ou celle qui aura rêvé qu’il vole gardera probablement un souvenir impérissable de cette expérience toute sa vie durant. Demandez à cette personne ce que c’était d’avoir l’impression de voler, cette dernière vous froncera les sourcils. Non pas que la question est inutile ou indiscrète. Il s’agira plutôt du vocabulaire utilisé pour l’interroger : « avoir l’impression » ! Car le rêve est une expérience aussi forte que l’état de conscience lorsque sa réminiscence est assimilée aux souvenirs.

S’il est impossible de voler autrement qu’avec des outils techniques dans le monde vigile, les lois oniriques le permettent. S’en souvenir laissera la même sensation que si l’expérience avait été éprouvée lors de l’éveil. Le sentiment sera d’autant plus fort si cela s’est produit pendant un rêve lucide, c’est-à-dire un rêve où le sujet prend conscience de son état endormi.

Inversement, il arrive parfois que le monde sensible se dissolve avec toute l’absurdité condensée du monde. Il faut bien reconnaître que s’il se targue d’être le bastion de la pensée logique, de la pensée dirigée comme le dirait Jung. Or, la rationalité ne fait pas tout, quoi qu’en dissent nos maîtres grecs. Un syllogisme est logique, mais n’en est pas moins faux. Dans tous miroirs, il y a un enseignement à aller puiser. Tendre la main dans la mise en abîme des rêves est un moyen d’aller puiser des vérités sur le monde vigile, celui de l’éveil, celui avec lequel vous lisez cet article.