Influenceur·euse ?
Critique subjective des critères objectifs pour influenceur·euse végétatif :)… si cela n’est pas un titre surréaliste, je change de métier !
Que faut-il à un bon esprit pour bien juger en toute circonstance ? Il doit avoir en tête des critères qui soient le reflet de toutes ces circonstances, justement. La faculté de juger n’est pas une activité subjective comme on l’entendrait au sens commun : ce que tu me dis n’est bon que pour toi… tu es subjectif ! Non ! Le sujet doit être recentré logiquement vers l’objet de la critique et le critique ne doit utiliser les outils de son analyse que pour en dégager des réponses froides et épurées de toute subjectivité vulgaire (prise au sens commun). L’idéal de la faculté de juger est donc cette tentative surhumaine de s’extraire de son psychisme en tant qu’être conscient pour ne se centrer que sur l’objet d’étude ; le sujet de la critique. En ce sens, il n’appartient pas à la critique d’être particulière, d’être influenceuse, pour reprendre une expression familière sur les réseaux sociaux. Il ou elle ne lui appartient pas de livrer un jugement qui lui soit propre. Il ou elle doit rendre un rapport objectif à partir de critères préalablement déterminés.
Deux critères fondamentaux sont à mettre en lumière avant toute analyse plus approfondie. Ils distinguent deux types d’œuvre de l’esprit. La première qui appartient à l’art et celle qui appartient au design. Partant du postulat que toute recherche créative puise sa source dans l’inconscient, l’art est la forme d’activité restitutoire qui permet de puiser plusieurs symboles depuis l’inconscient puis de les lever à travers la matière sensible de la manière qui lui est propre. (À travers le médium et la technique.) Le design est cette autre activité restitutoire qui puise dans l’inconscient un symbole fort, compris du plus grand nombre a priori, alors que l’art n’est pas livré sans devoir d’interprétation pour le public.
Il convient ensuite de distinguer l’œuvre de l’esprit figurative de l’abstraite. Pour ce faire, la question suivante est nécessaire : est-ce que les intentions symboliques de l’auteur sont dissimulées ou pas ? En d’autres termes, et pour que les deux premières étapes soient intelligentes entre elles, est-ce que l’auteur livre les secrets des symboles qu’il a puisé dans l’inconscient à la subjectivité de ses spectateurs ? Si les intentions sont dissimulées, on classera l’œuvre comme abstraite. Évidemment, il s’agit aussi de mesurer la somme des intentions, car un auteur pourra livrer a priori certaines intentions et pas d’autres.
Il ne s’agit pas encore de juger sur la technique. C’est de penser le message, car une œuvre littéraire peut tout aussi bien être qualifiée d’abstraite. En effet, le critique juge d’abord sur la présence ou pas de message. Une particularité demeure dans la publicité où le ou les auteurs livrent au public cible, un symbole fort dont les intentions ne sont pas livrées a priori, ou du moins de manière fallacieuse. Cette production ambiguë est souvent à la charnière de l’abstraction.
D’autres étapes sont nécessaires pour affiner l’analyse, mais les deux premières sont fondamentales. Remarquez qu’il ne s’agit pas de savoir si l’œuvre critiquée est belle ou laide. Cette vision doit être laissée à l’appréciation du public plus sensible à ce qui trouble sa réalité sensible. Le critique s’attarde à déduire la capacité du créateur à livrer des symboles. Il note sa capacité à les lier les uns les autres et la manière dont il les dissimule ou pas. Le critique donne un avis hors du temps, car le beau et le médiocre changent à travers les époques.