L’idée comme l’enfant prodigue

L’idée ! La bonne ! Celle qui vous habitait dans votre sommeil du matin. Celle qui aurait dû vous tirer du lit pour la coucher cette fois-ci sur le papier.

Mais l’idée s’en est allée… la bonne… l’idée géniale.

Et vous vous tracassez. Elle aurait pu tout changer. C’était dit limpidement dans le rêve, dans l’entre-sommeil. Mille fois, vous vous êtes pourtant dit qu’il fallait à portée de main ce carnet de notes pour les inscrire… enfin, pour ne pas les oublier.

La colère monte. Il ne vous reste plus que le sentiment fugace de l’idée géniale. Votre inconscient vous a spolié votre talent, une fois de plus. Combien de fois encore vous agacera-t-il ? Pourquoi le laisser vous titiller avec ses constructions brillantes alors que votre conscience éveillée n’arrive pas à retranscrire ni les formes ni les mots de ce rêve oublié ?

Mais rien n’est perdu dans les méandres de l’inconscient. Qui plus est, cette bonne idée est comme une maîtresse jalouse… un amant jaloux. La colère gronde en face de la dissimulation. Votre subconscient se joue de vous ! Alors, retournez-vous ! Faites-vous désirer. Dites à votre inconscient que vous êtes maître de vous-même… Mais ne lui dites pas trop fort que vous savez qu’elle… qu’il ne résistera pas. Vous savez, si vous vous détachez suffisamment, que les bribes de réminiscences reviendront doucement. Soyez surpris, quelques heures plus tard, de revoir poindre l’idée fameuse !

À ce moment, soyez de ceux et celles qui n’oublient plus et qui transforment la matière afin de faire briller l’idée prodigue.


L’idée prodigue… suite…