Images hypnagogiques

Si je ne sais pas tout à fait ce qu’est le rêve du point de vue biologique, en tant que sujet en faisant l’expérience, je peux dire ce qu’il fait, ce qu’il produit et ce qu’il fait advenir dans ma réalité sensible.

On ne s’accorde pas encore sur ses fonctions et sa nature profonde. Je m’éloigne donc un instant de toute théorie du rêve pour rêver à mon tour, comme une mise en abîme pure et parfaite de la question. À l’instar de la liberté qui m’est attribuée en rêve, je le penserai tout aussi librement. Ainsi, je ferme déjà les yeux. Il est tard. La nuit est tombée depuis plusieurs heures. Confortablement installé dans mon lit, les premières images hypnagogiques (celles qui surviennent à l’endormissement) m’apparaissent comme le fil conducteur des aventures de la nuit à venir. Ma conscience peut encore exercer un certain contrôle sur ce qui adviendra tout au long de la nuit.

Ai-je oublié pendant le jour un mot de passe ? Ai-je été confronté à une difficulté particulière qui m’est demandé de surmonter ? Je confie à ma nuit ce travail en les visualisant lors du passage des images hypnagogiques. La ou les réponses viendront soit en me réveillant un court instant au milieu de la nuit, soit au matin. Bien entendu, je note tout immédiatement. Il arrive qu’une amnésie bloque tous les évènements semi-conscients qui se produisent pendant la nuit.

Au matin, peut-être faudra-t-il faire le tri. Je n’aurai pas seulement rêvé de ce que j’avais demandé lors de l’endormissement. La réponse peut au demeurant être non évidente. C’est à dire, qu’elle est soumise à interprétation. Néanmoins, s’exercer à modifier le cours de ses rêves prouve individuellement le pouvoir qu’a le subconscient à travailler avec nous en tâche de fond.