Les gestes des ancien

Les beaux arts permettent à l’aide de matériaux sensible de penser le monde, de le représenter par le filtre subjectif de la sensibilité. Mais qu’est-ce à dire que le monde ? C’est d’abord celui qui nous est donné par nos sens. Nous voyons bel et bien les limites imposées par les murs qui nous entoures. Parfois est-ce un immeuble qui cache la vue, sinon notre regard se prend à l’horizon. La vue seule ne permet pas de retranscrire le monde. Les autres sens y pourvois aussi.

Ceci étant, l’oeuvre d’art pose un limite dans l’interprétation du monde. Cette limite s’inscrit dans le temps. D’abord, il s’agit de lever le voile sur une interprétation du monde qui se figera à l’instant où l’artiste achèvera son oeuvre. Le monde c’est aussi le temps présent, le mode qui domine dans l’art contemporain alors que les anciens artisans recréaient sempiternellement le monde qui leurs maîtres leur avait confié.

Un autre marqueur de temps s’inscrit dans l’urgence. Si à l’aube du troisième millénaire nous avons à peu près tous pris conscience des largesses de l’univers, la petitesse de notre belle planète est par opposition mise en lumière. Petitesse et finitude de ses ressources. L’artiste est un transformateur de matière. Il le fait pour la juste cause du beau, néanmoins, il puise irréversiblement dans la matière pour faire interpréter à sa manière le monde qui l’entoure. Les gestes de l’artiste doivent donc refléter ces impératifs. Ils ne doivent en aucun moment se laisser aller à l’ignorance imbécile du gaspillage, de temps et de matière. Son oeuvre doit aussi donner mille mots à ceux et à celles qui la regardent. Pour en arriver là, il sait allier les techniques des anciens en les appliquants, parfois à l’aide des nouvelles technologies, à son oeuvre sensible. C’est faire du passé une force dans le présent afin de parler de sujets graves de nombreuses années à venir, car la dimension de la pérennisation doit aussi travailler le coeur de l’artiste.

Par la technique… s’exercer par la reproduction, puis s’affranchir par la création…

SI les artisans des époques classiques s’exerçaient à reproduire le cosmos, le transcendantal divin, l’artiste moderne sait reproduire les geste des anciens afin de recréer le monde en continu. C’est en quelque sorte la création continué de Descartes, mais contrairement à l’idée du grand philosophe :« Étant incapable d'être par elle-même, la nature est donc suspendue à la « création continuée » ; autrement dit, elle est continuellement renouvelée. »