L’amour et l’art abstrait

Texte surréaliste à prendre au degré entendu…

L’amour que l’on porte à l’art abstrait ne peut tirer sa source que dans l’inceste. Un amour incestueux ! L’art abstrait, le vrai, le puissant, le magnifique, celui qui dissimule tous les symboles de sa création. Cet art qui n’est que la projection pure et parfaite d’une volonté inavouée. L’art abstrait ne peut être qu’incestueux !

Aux détracteurs de cette proposition, pour des raisons éminemment personnelles ou tout simplement parce qu’ils ne savent pas entendre une vérité qui n’est pas au goût du temps, admettez seulement qu’il ne s’agit là que d’une métaphore. Et nous partirons les uns les autres contents. Pour tous les autres qui auraient pressenti toute la subtilité de la figure de style, qui n’est affirmée en tant que telle que pour les renvoyer contents et aveugles, écoutez… voyez… vous qui savez lire les formes géométriques de la nature.

Mais pour parler en toute légitimité de l’inceste et de l’abstrait comme le père et le fils, je me placerai sous l’égide des philosophes du soupçon. J’affirmerai ainsi que « the abstract art » est un aboutissement presque parfait de la déconstruction, du désenchantement pour d’autres. Mais cette déconstruction, force est d’avouer, est aussi bien constructive comme l’aurait esquissé Schumpeter, l’un des théoriciens du néolibéralisme. Entendez par là que je lie bel et bien l’art abstrait à cette doctrine.

Une construction sur des cendres ! Soit ! Faite néanmoins dans la douleur, celle de l’inceste, celui que l’on porte à soi-même.

L’art, le véritable, est autocréateur. Et le pavé est ainsi jeté !

CQDF